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En décembre dernier (Une vieille vitamine fait la manchette), je vous parlais des nouveaux apports de référence annoncés par l’Institut de médecine américain (IOM). Je vous disais que ces recommandations ont surpris plusieurs scientifiques parce que, pour obtenir les nouveaux chiffres, les membres du comité ont fait quelques «entorses»:

·Ils ont complètement omis les données au sujet des effets de la vitamine D dans la prévention des cancers et du diabète ainsi que dans la fonction des systèmes immunitaire et cardiovasculaire, pour n’en nommer que quelques-uns, parce que ces données ne sont pas suffisamment étayées. Ils n’ont gardé que les données concernant la santé des os.

·Ils ont abaissé le seuil sanguin de référence utilisé pour déterminer la carence en vitamine D à 50 nmol/l (nanomole par litre, une unité de concentration). Pourtant, un consensus scientifique assez large fixe ce seuil à 75 nmol/l.

Le fait de baisser le seuil de référence leur permettait d’affirmer que la carence en vitamine D, tant décriée par les chercheurs, n’est pas si importante que ça et que la majorité des gens n’a pas besoin de supplément.

Une étude canadienne

Des chercheurs canadiens se sont penchés sur cette dernière affirmation. Ils ont tenté de vérifier si, sous nos latitudes nordiques, et en utilisant le nouveau seuil de référence de 50 nmol/l, il est exact de dire que le taux de carence dans la population est négligeable.

Les chercheurs ont utilisé 3 seuils différents:

La déficience (carence marquée), à <30 nmol/l;

Le besoin moyen, estimé à 40 nmol/l;

Le seuil de référence, à 50 nmol/l.

L’étude a porté sur 5306 participants (2566 hommes et 2740 femmes) âgés entre 6 et 79 ans et vivant un peu partout au Canada. Les résultats sont éloquents:

·5,4% des participants ont une carence marquée (<30 nmol/l);

·12,7 % ont des taux sous le besoin moyen (40 nmol/l);

·25,7% ont des taux sous le seuil référence (50 nmol/l).

Et en hiver:

·37,2% des canadiens ont des taux sous les 50 nmol/l;

·60,7% des canadiens non caucasiens ont des taux sous les 50 nmol/l.

Note: Cette baisse hivernale est normale puisque la production de vitamine D est tributaire de la quantité et de la qualité des rayons UVB qui atteignent la peau. L’hiver, l’intensité des UVB est sous les niveaux nécessaires.

Ces chiffres sont déjà inquiétants, mais rappelons que le consensus scientifique établit toujours à 75 nmol/l (et non à 50) le seuil minimum du taux sanguin de vitamine D. Combien de canadiens (et de citoyens des pays de même latitude) sont sous ce seuil?

Conclusion

Même en se basant sur le faible seuil recommandé par IOM, plus d’un tiers des canadiens a un apport en vitamine D insuffisant l’hiver. La prise d’un supplément est donc tout à fait indiquée, particulièrement si, comme moi, on considère le seuil de 75 nmol/l comme étant la valeur minimale.

Référence:

1.Whiting SJ, Langlois KA, Vatanparast H, Greene-Finestone LS. The vitamin D status of Canadians relative to the 2011 Dietary Reference Intakes: an examination in children and adults with and without supplement use. Am J Clin Nutr. 2011 May 18. [Epub ahead of print] PubMed PMID: 21593503.

34 commentaires

    1. Bonjour Phil
      Les 2 vitamines fonctionnent ensembles, surtout la K2 et la D3, Pour avoir trop de vitamine D, il faut vraiment prendre des doses excessives et sur une longue période. il n’y a pas eu de cas rapportés à 10 000 ui par jour
      Santé!

  1. Bonjour,
    On vient d’attirer mon attention sur l’article suivant:
    http://www.alternativesante.fr/uvesterol-un-complement-empoisonne-pour-vos-enfants/
    J’aimerais savoir ce que vous en pensez.
    Ce qui est avancé est-il exact? (au sujet des additifs, des vitamines de synthèse et des apports en vitamine D naturelle)
    Plus précisément, cela vaut-il la peine de donner ce supplément à mes enfants?
    – alors que, d’une part, on ne connaitrait pas précisément les effets positifs ou négatifs des vitamines de synthèse,
    – et que d’autre part mes enfants ont une alimentation équilibrée, avec notamment des poissons gras, et qu’ils jouent dehors pratiquement tous les jours de l’année (toute la journée pendant les vacances scolaires, avec une baignade quotidienne)?
    Merci d’avance,

    Louise

    1. Bonjour Louise,
      À moins que vous ne viviez sur la côte d’Azur et que vos enfants n’utilisent pas de crème solaire, il y a fort à parier que durant l’hiver leur taux de vitamine D est insuffisant. À propos de la distinction entre les vitamines naturelles et les synthétiques, je reste pour le moins sceptique. Les molécules sont fondamentalement les mêmes. En particulier la vitamine D qui est dérivée en industrie de la lanoline du mouton… pas du pétrole.
      Les additifs sont problématiques, c’est pourquoi je recommande habituellement les comprimés. Moins compliqués que les liquides.
      Si l’alimentation à la maison est très bien, alors, la prise d’une multivitamine n’est pas nécessaire. Mais pour la vitamine D, il est très difficile d’obtenir un apport significatif. Donc, le supplément est de rigueur.
      Santé!

  2. Bonjour M. Dionne et félicitation pour votre parution concernant la vitamine D dans le Protégez-vous de Décembre 2011. C’était très clair et ça démontrait le « désaccord » qui persiste entre les différentes instances médicales quant aux qtée recommandées.
    Le Endocrine Society Clinical Practice Guideline suggère que les personnes obèses auraient besoin de 2 à 3 x plus de vitamine D. Je fais le suivi de femmes enceintes défavorisées (programme OLO) dont certaines ont un poids prégravide témoignant d’une obésité franche. Qu’en est-il pour ces femmes qui, en plus d’être obèses, sont enceintes? Est-il pertinent de faire doser leur taux de vit.D? Après les différentes lectures que j’ai fait sur la vitamine D, je doute que 600 à 800 UI (si on calcule la vitamine D inclue dans le supp. prénatal recommandé aux femmes enceintes + aliments consommés) soient suffisant à répondre aux besoins et à ceux du bébé. Est-ce qu’un supplément additionnel en vitamine D serait pertinent? Quelle quantité minimale pourrait être recommandée?
    Merci!
    Anne

    1. Bonjour Anne,
      La dose la plus intelligente que j’ai trouvée est émise par Robert P Heaney,
      soit 75UI par kilo par jour.
      Je l’ai adaptée: 50-75UI par kilo par jour.
      Ainsi, la dose est fonction du poids corporel. Elle est absolument sécuritaire et, chez les personnes défavorisées, permet à petit prix de ramener le taux sanguin le plus près de 125nmol/l.
      Le dosage sanguin est de plus en plus difficile à obtenir parce que les labos des hôpitaux ne le font plus sur demande, mais le restreignent pour les spécialistes.
      Dans certaines régions, une lettre a été envoyée aux MD pour leur dire de ne pas faire tester parce que ça embourbe les labos et que ce sont des coûts évitables. ET que, de toute façon, tout le monde est carencé…
      La cible thérapeutique est de 125nmol/l et la limite sécuritaire est de 250nmol/l. Certains auteurs affirment même que 500nmol/l serait sans danger. Donc, pas de problème.
      Les pédiatres canadiens recommandent 2000 UI pour la femme enceinte.
      Bref, pas de problème, mais adaptez le dosage à la réalité des femmes.
      Santé!

  3. Merci énormément! Cette alternative permettra une certaine souplesse dans l’approche tout en visant le même but, soit le respect des recommandations « officielles ».
    Merci et au plaisir de vous lire ou de vous voir en conférence!
    Anne

  4. Bonjour et merci. Autrement dit, nul besoin d’un supplément chez quelqu’un qui mange chaque jour 1 portion et plus d’aliments qui en sont riches, dont épinard, chou de Bruxelle, brocoli, asperge, etc.

    Autre petite question dans un contexte tout autre: bébé allaité. Je suis nutritionniste mais aussi marraine d’allaitement et une maman me questionne p/r à la vitamine D, comme il arrive souvent… J’ai lu le livre Bien vivre l’allaitement de Madeleine Allard et Annie Desrochers dans lequel il est question d’une alternative de supplémentation chez une maman qui éprouverait un certain inconfort à l’idée de supplémenter un bébé exclusivement allaité. Selon les auteures, il semblerait qu’un supplément chez la mère de 6400 UI serait suffisant pour fournir le 400 UI au bébé via son lait(selon une étude dont je ne me souviens pas exactement). De par mon chapeau de nutritionniste, je veux m’assurer de faire une recommandation qui repose sur une assise solide a/n scientifique. Que pensez-vous de cette alternative?
    Merci encore!
    Anne LeBlanc

    1. Bonjour Anne,
      Difficile question. Consultez:
      Basile LA, Taylor SN, Wagner CL, Horst RL, Hollis BW. The effect of high-dose vitamin D supplementation on serum vitamin D levels and milk calcium concentration in lactating women and their infants. Breastfeed Med. 2006 Spring;1(1):27-35. PubMed PMID: 17661558.
      et celle que vous citez :
      Wagner CL, Hulsey TC, Fanning D, Ebeling M, Hollis BW. High-dose vitamin D3 supplementation in a cohort of breastfeeding mothers and their infants: a 6-month follow-up pilot study. Breastfeed Med. 2006 Summer;1(2):59-70. PubMed PMID: 17661565.

      Bref, les 2 façons fonctionnent et sont équivalentes. Une dose élevée à Maman ou une petite dose à BB. Dans le premier scénario, Maman bénéficie de l’apport en vitamine D. Dans le second, seulement bébé.
      Personnellement, pour être conforme à mon discours sur la vitamine D, je privilégie la dose à maman. 😉
      Santé!

  5. Merci pour votre réponse rapide. J’ai informé mon client de votre avis. Pour la vitamine K, c’est très intéressant. Je vais approfondir davantage mes connaissances à ce sujet. Pour en venir à une décalcification des tissus mous, je suppose que l’apport alimentaire n’est pas suffisant et qu’il faut prendre un supplément. Quelle concentration est-il recommandée? Savez-vous si en général, les cardiologues et autres spécialistes concernés sont au courant des bienfaits associés à la vitamine K?
    Merci!

    1. Bonjour Anne,
      Je ne sais si l’information est bien répandue, mais plusieurs spécialistes le savent. La dose n’est pas si élevée que ça. Les études qui ont montré l’effet ont été effectuées chez des patients sous coumadin et la dose a été de 120mcg, soit l’apport recommandé chez l’homme (90mcg chez la femme).
      Par contre, si vous ne prenez pas de coumadin, il n’y a pas de limite maximale. Sachez qu’une tasse d’épinards cuits vous procure 880mcg… Assez facile donc d’avoir un apport significatif.
      Santé!

  6. J’ai une petite question concernant la supplémentation de vitamine D seule (non combinée à un supplément de calcium) en lien avec le risque d’infarctus. Je m’explique: il semblerait selon la publication d’une revue systématique en 2010 portant sur 11 essais cliniques qu’un supplément de calcium non combiné à la vitamine D aurait un effet potentiellement néfaste. Une augmentation de 30% de l’incidence d’ifarctus y a été associé. Ma question est la suivante: je travaille comme nutritionniste et j’ai un suivi avec une personne de plus de 60 ans ayant eu un IDM avec calcification artérielle clairement démontrée, son cardiologue lui a demandé de cesser son supplément de calcium (qui était combiné avec l’habituel 400 UI) tout en lui recommandant toutefois d’augmenter sa consommation d’aliments qui en sont riches, chose qu’il n’a pas fait…Donc, en cessant son supplément de calcium, il a aussi cessé de prendre la vit. D. Comme ses apports en vitamine D via l’alimentation sont minimes (environ 100 UI/j), je me demandais si la vitamine D seule est contre indiquée dans ce cas précis (sachant qu’elle augmente l’absorption intestinale et rénale du calcium). J’avais dans l’idée de lui faire la recommandation minimale, soit 400 UI/j. Qu’en pensez-vous?
    Merci!

    1. bonjour,

      jean-yves vous répondra de son côté. je vous donne mon opinion.
      la prise de supplément de calcium est associé à un risque de complications cardiaque. la prise de vitamine D est plutôt associée à une protection de ces complications. cela dit, on ne peut dire à quelqu’un qu’on ne connait pas de prendre des vitamine D car il y a, quoique c’est très très rare, des contre indications à la prise de vitamine D qui est en deça de l’apport maximal toléré de 4000 UI par jour (dans certains cas de sarcoidose par exemple).

      Rapidement comme ça je dirais de, oui bien sûr, cesser les supp de calcium. mais de continuer à prendre de la vitamine D et de s’assurer d’avoir un taux sanguin d’au moins 30 ng/ml. dans son cas à mon avis un test de 25 oh d serait indiqué.

      aussi, fait intéressant, la vitamine K, qui est de plus en plus reconnu pour la santé des os.mais ce qui est intéressant, c’est
      alors, je recommanderais de s’assurer que la prise de vitamine k dans l’alimentation est adéquate.(probiotiques biok, kefir, légumes verts, lait, fromage). encore là, il y a des contre indications a prendre de la vitamine k, mais il faut s’assurer qu’on en prend adéquatement (la juste dose). voici la page de passeport santé sur la vitamine K
      :http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=vitamine_k_ps

    2. Bonjour Anne,
      Non, la vitamine D n’est pas contre-indiquée. Le lien évalué dans cette revue systématique est avec le calcium. De même, la suivante par les mêmes auteurs a porté sur le Calcium + vitamine D et a constaté le même type de lien. Par contre, plusieurs publications ont montré un effet bénéfique de la vitamine D (ou de taux sanguins élevés): une réduction des maladies cardiovasculaires. Probablement par plusieurs mécanismes d’action comme un meilleur métabolisme du calcium et un effet sur le système immunitaire, etc.
      Donc oui, la vitamine D, mais à dose significative. On ne peut pas montrer d’effet d’une si petite dose. 400 UI n’augmente pas le taux sanguin de façon significative.
      Pensez à cibler un dosage sanguin (si le MD est ouvert à la demande d’un test) entre 110nmol et 125nmol/l. Donc une dose de l’ordre de 50-75 UI par kg.
      Pensez aussi la vitamine K qui est LE nutriment le plus impliqué dans le transport du calcium et dans la capacité du corps de décalcifier les tissus mous.
      Santé!

  7. Pourquoi les recommandations de l’IOM
    sur la vitamine D sont déficientes

    Traduction du texte Why the IOM recommendations for vitamin D are deficient, co écrit par Robert HeanEy et Michael Holick. Le texte a été publié en mars 2011 dans le Journal of Bone and Mineral Research ,Volume 26, Issue 3, pages 455–457.

    La traduction a été faite par Nathalie Roussy, au meilleur de sa capacité. Pour une lecture plus précise de l’opinion des auteurs, il est recommandé de lire directement le texte original en anglais. Nathalie Roussy a traduit le texte pour aider les gens qui ont de la difficulté à lire des textes en anglais.
    Note pour éviter la confusion chez les lecteurs non avisés.
    Pour connaitre l’équivalent d’un taux sanguin de 25 (OH) D évalué en ng/ml (États-Unis) à celui évalué en nmol/l (Canada), il faut multiplier la première mesure par 2.5.
    Ainsi, 20 ng/ml est équivalent à environ 50 nmol/L

    Les recommandations de l’Institute of medicine (IOM) ont échoué sur la plan de la logique, de la science, et aussi sur l’approche sur laquelle il s’est appuyé afin de faire des recommandations de santé au public. Le modèle utilisé par l’IOM a échoué à utiliser une référence physiologique. Son modèle pour le développement d’une politique en nutrition est par conséquent un mauvais modèle.

    Introduction

    Au cours des deux dernières années, les ventes de suppléments de vitamine D ont augmenté de plus de 100% par année. Les choses vont changer maintenant, puisque plusieurs médecins rapportent qu’ils abaissent leurs recommandations en vitamine D auprès de leurs patients, suite à la publication du dernier rapport de l’IOM sur la vitamine D. Ce changement de comportement quant aux recommandations ou prescriptions de vitamine D par les médecins a été explicitement proposé par les membres du comité de l’IOM dans leur déclarations diverses aux médias. Alors qu’une petite fraction de la population peut avoir toute la vitamine D requise pour ses besoins, nous considérons que cette tendance à la baisse des recommandations de vitamine D par les médecins est dangereuse pour la santé publique.
    Les deux auteurs de ce texte ont servi en tant que membres du comité qui a rédigé le précédent rapport de l’IOM sur le calcium et la vitamine D, en 1997. Nous sommes donc familiers avec le processus de la revue de la littérature sur la vitamine D par l’IOM, ainsi qu’avec la vitamine D. Forts de notre expérience, nous sommes respectueusement en profond désaccord avec les recommandations du rapport de l’IOM, et nous expliquons dans ce texte une petite fraction des raisons de cette dissidence.
    Le rapport de l’IOM (et ses présentations dans les différents médias) souligne que ses recommandations pour la vitamine D ont été principalement basées sur des apports (et des taux sanguins de vitamine D) nécessaires pour assurer une santé osseuse et que, selon le jugement du comité, il y avait une preuve insuffisante pour faire des recommandations pour des bénéfices extraquelettaires, si ces bénéfices existent. Deuxièmement, le rapport conclut qu’un taux sanguin de 25 (OH) D de 20 ng/ml est suffisant pour assurer une santé osseuse. Et troisièmement, le rapport conclut que puisque la majorité de la population américaine affichait un taux sanguin qui était de plus de 20 ng/ml, la plupart des individus recevaient toute la vitamine D dont ils avaient besoin. Ces conclusions échouent sur trois terrains : la logique, la science et les recommandations.
    Premièrement, la logique. Dans son raisonnement, le comité a conclu qu’ils ne pouvaient savoir si la vitamine D pouvait offrir des bénéfices au-delà de la santé osseuse. Il est alors manifestement incorrect de dire qu’ils savent que les gens reçoivent suffisamment de vitamine D. Ce que les membres du comité de l’IOM auraient pu faire c’est de dire : « Voici ce que vous avez besoin pour la santé de vos os. La plupart des gens reçoivent cette quantité de vitamine D. Nous ne savons pas si prendre plus que cette quantité pourrait vous conférer des bénéfices supplémentaires pour votre santé ». A tout le moins, cette déclaration aurait été une communication honnête. Cependant, de déclarer publiquement que le public général n’a pas besoin de plus va bien au-delà de ce que le comité admet connaitre sur le sujet.
    Deuxième échec : la science. Cette déclaration que la santé osseuse peut être assurée par des niveaux sanguins de 20 ng/ml est tout simplement incorrecte. Sans embarquer dans une récitation exhaustive de toute la littérature scientifique démontrant que les besoins osseux étaient assurés à des niveaux de 25 (OH) D plus élevés que 20 ng/ml, nous citons ici trois observations qui illustrent bien que, selon notre jugement, un niveau sanguin de 30 ng/ml est plus près de la limite inférieure requise pour une santé osseuse. Premièrement, il y a un une étude randomisée sur une large population au Royaume-Uni qui a augmenté le sérum sanguin de 25 (OH) d de 21 à 29 ng/ml et a produit une réduction de 33% de toutes les fractures ostéoporotiques majeures combinées. Le fait que d’autres études, avec un niveau moins élevé de participation (adhérence à l’étude), ont échoué à reproduire cet effet ne nie pas la preuve d’études bien menées. En deuxième lieu, il y a plusieurs métaanalyses de Bischoff-Ferrari et ses collègues qui ont démontré que, pris dans son ensemble, les réductions de fractures avec la vitamine D ne se produisent pas en bas de niveaux sériques de 25 (OH) D de 30 ng/ml, et pour certains types de fractures, 40 ng/ml. Et finalement, il y a eu une démonstration, dans une large série d’autopsies (étrangement mal interprétée par le comité de l’IOM), qu’une mesure allemande de la déficience en vitamine D, le volume ostéoïde, n’atteint pas des valeurs normales avant des taux sanguins de vitamine D de plus de 30 ng/ml [N.B. sur les 33 patients qui avaient un taux sanguin entre 20 et 30 ng/ml, plus de la moitié (18) avait un volume ostéoïde élevé. L’apport nutritionnel recommandé (RDA), par définition, rencontre 97.5% des besoins de la population].
    Dans une autre étude, les chercheurs en Australie du sud ont démontré que les variations saisonnières du volume ostéoïde reflétait les variations du taux sanguin de 25 (OH) D entre 20 et 30 ng/ml. Cette étendue des valeurs sanguines de vitamine D est au-dessus du niveau considéré adéquat par le comité de l’IOM.
    En outre, il y a une aberration entre les apports de vitamine D recommandés (600 UI/jour pour tous les adultes en bas de 70 ans) et la limite inférieure acceptable de 25 (OH) D (sans parler de la valeur maximale de l’étendue des valeurs acceptables). L’expérience universelle avec la supplémentation de vitamine D le démontre, 600 UI/jour ne serait pas suffisant pour produire même un taux sanguin de 10 ng/ml. Il y a une règle de calcul rapide généralement connue qui dit que l’effet de chaque 100 UI de vitamine D additionnelle par jour augmente le taux sanguin de 25 (OH) D d’approximativement de 1 ng/ml. Ce qui est, en réalité, une approximation grossière qui permet un calcul plus rapide. Plusieurs études indiquent qu’en réalité ce calcul devrait se faire à partir de 0.7 ng/ml pour chaque 100 UI supplémentaire quotidien. Peut importe la manière de calculer, on se rend compte que les 600 UI/jour ne suffisent pas à eux seuls, sans un apport appréciable de soleil. Par ailleurs, comme il est généralement reconnu, 600 UI par jour produit à peine des changements perceptibles chez les individus qui sont obèses ou en surpoids (50% des adultes américains). Ainsi, l’augmentation des recommandations par l’IOM avec le dernier rapport, bien que bienvenue, et certainement dans la bonne direction, est tout simplement incohérente avec l’expérience professionnelle actuelle. L’apport nutritionnel recommandé (ANR) par l’IOM est non seulement inadéquat, par lui-même, mais est de plus inconsistant pour rencontrer les recommandations mêmes du comité pour un niveau sanguin de vitamine D. Cette incohérence interne porte atteinte à la crédibilité de l’ensemble du rapport en tant qu’elle va à l’encontre de l’expérience quotidienne des cliniciens qui recommandent des suppléments à leurs patients tout en faisant mesurer les valeurs sanguines obtenues.
    Finalement, les recommandations. Comme il a déjà été souligné, le comité de l’IOM a indiqué qu’il était incertain à propos des bénéfices extrasquelettaires – bénéfices qui pourraient être obtenus à l’aide d’apport en vitamine D plus élevé que l’apport nutritionnel recommandé (ANR). Parallèlement à ça, le comité a élevé l’Apport maximal toléré (AMT) à 4000 UI/jour. (le rapport reconnait que des apports quotidiens de 10 000/jour sont probablement sécuritaires pour tout le monde. Il est important de souligner que l’AMT n’est pas une limite, mais qu’il constitue plutôt une assurance de sécurité avec une telle quantité).
    L’IOM aurait pu avoir un discours tel que le suivant : « nous ne savons pas si prendre plus de vitamine D que ce qui est actuellement recommandé peut vous aider, mais il pourrait, et nous pouvons vous assurer que des apports en vitamine D allant jusqu’à 4000 UI/jour est sécuritaire ». Un tel discours, formulé peut-être dans un langage moins direct, serait néanmoins à même de fournir des indications que les organismes publics et gouvernementaux pourraient trouver utiles. Au lieu de cela, nous avons maintenant seulement un public confondu parce que le discours est confus.

    Au-delà de ces incohérences et de ces erreurs, aussi sérieuses soient-elles, repose un biais beaucoup plus profond dans l’approche choisie par le comité, démontrée par un énoncé d’un des membres au New York Times au moment de la publication du rapport. On a déclaré que le fardeau de la preuve reposait sur quiconque annonçait des bénéfices pour des apports en vitamine D plus haut que ce que l’IOM recommande. Cette approche est correcte pour les médicaments, lesquels sont des agents chimiques étrangers et qui requièrent dont une preuve solide et appropriée. Pour les médicaments, la position de privilège est donnée au placebo. Dans le rapport de l’IOM, le privilège a été accordé à des niveaux sanguins reflétant le statu quo. Nous jugeons que la bonne approche à adopter pour les nutriments est tout à fait le contraire. Au lieu de cela, le privilège devrait être accordé au taux sanguin qui a prévalu durant l’évolution de la physiologie humaine. Selon notre jugement basé sur de nombreuses études documentant la magnitude de l’effet de l’exposition au soleil, l’apport primitif aurait été d’au moins 4000 UI/jour et probablement 2 ou 3 fois ce niveau, qui correspondait à un taux sanguin variant entre 40 et 80 ng/ml.
    Le fait que les taux sanguins de vitamine D de nos ancêtres auraient été plus élevés que la recommandation de l’IOM ne prouve pas, bien entendu, la nécessité d’atteindre ces mêmes niveaux. Mais par défaut, les apports en vitamine D de nos ancêtres devraient être privilégiés, et le fardeau de la preuve repose sur ceux qui proposent des apports et des taux sanguins plus bas. Ces derniers devraient être en mesure de prouver que des apports plus bas en vitamine D, ainsi que des taux sanguins plus bas que ce qu’avaient connu nos ancêtres est exempt de conséquence néfaste pour la santé publique. L’IOM, avec son rapport, a échoué à rencontrer ce standard.
    Enfin, nous félicitons le comité de l’IOM pour leur inquiétude au sujet de la sécurité. Toutefois, Les standards adoptés par le comité de l’IOM pour les preuves concernant les risques associés à un plus grand apport de vitamine D ont été beaucoup plus bas que les standards qu’ils ont exigés pour considérer les bénéfices de la vitamine D. D’autre part, plusieurs des risques rapportés étaient implausibles et inconsistants avec l’expérience de sous-groupes de populations qui ont eu des taux sériques de vitamine D que le comité déclarait risqué (approximativement 50 ng/ml). Nous notons qu’un critère largement accepté pour l’acceptation des données observationnelles est la plausibilité biologique. De plus, nous considérons comme étant hautement implausible qu’un niveau sérique de vitamine D qui a prévalu durant l’évolution de l’humanité pourrait constituer plus de risque que de bénéfices pour la population concernée. Si cela avait été le cas, on aurait pu s’attendre à ce que la sélection naturelle ait éliminé ceux qui sont enclins à de tels risques.
    Dans notre point de vue, nous avons délibérément évité une liste abrutissante d’inexactitudes et d’interprétations erronées dans le rapport de l’IOM. Nous sommes informés qu’il y a eu une demande, basée sur la loi pour la liberté d’accès à l’information, pour obtenir les commentaires externes soumis à l’IOM. Lorsque ce matériel deviendra disponible, les personnes intéressées pourront revoir en détail les nombreux problèmes avec ce rapport de l’IOM. Pour le moment, notre recommandation au public américain est que les recommandations contenues dans le rapport de l’IOM devraient être prises avec un grain de sel (un autre nutriment que l’IOM considère risqué).

    Déclaration de liens d’intérêts
    Les deux auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts

  8. Bon bien finalement j’en prend!
    Mais combien par jour et d’une façon sécuritaire?
    J’ai 60 ans et je fais un peu d’ostéoporose.
    L’été on prend la même dose aussi ou moins…je vais dehors régulièrement.
    Merci et bon été!!!

    1. Bonjour Ann,
      Si vous faites de l’ostéoporose, alors la vitamine D est primoridale. Si vous allez dehors entre 10h et 14h du mois de mars au mois de septembre, sans protection solaire, pour une durée suffisante (quleques minutes par jour) mais sans rougir, alors durant ces mois, voous n’avez pas besoin de supplément. Par contre, si vous n’allez pas dehors à ces heures, alors un supplément à l’année serait recommandé.
      Comme vous parlez d’ostéoporose, 2000 UI par jour serait un bonne dose. Idéalement, faites-vous tester à l’aide d’un test sanguin pour déterminer votre taux de vitamine D. Il faut que celui-ci soit au dessus de 75nmol/l. L’intervalle idéal se situe entre 110 et 150nmol/l.
      Santé!

  9. Très pertinent comme commentaire! Personnellement, je peux vous dire que dans la pratique, je vois énormément de gens en-dessous des 75 nmol/L surtout lorsqu’ils se rapprochent de la cinquantaine… Ca vaut la peine de faire mesurer son taux de vitamine D!

  10. Merci pour ces commentaires au sujet de la vitamine D .
    Personnellement je suis de votre avis quant au seuil minimum de vit D à 75 nmol/l .
    Depuis un an je prends 2 gouttes /jour de 1000 unités de vit D .
    Il s’agit peut-être et même probablement d’une coincidence , mais c’est la première fois depuis au moins 15 ans que je passe l’hiver sans le moindre coriza .Peut-être que que le rôle potentiel de la vit D sur mon système immunitaire y est pour quelque chose .
    De toute façon , le jeu en vaut la chandelle surtout quand on pense :
    1) Que se lécher le dessus de la main pour 2000 unités de vit D/jour n’est pas un effort épuisant!
    2) Qu’en plus des effets reconnus de la vit D sur l’absorption du calcium et du phosphore , ses effets dans la prévention du cancer et du diabète ainsi que ses effets bénéfiques sur le système immunitaires et cardio-vasculaire sont probables quoique non-encore suffisamment étayés.
    3) Que les dangers d’hyper-vitaminose D à raison de 2000 unités/jour sont à peu près inexistants si l’on considère qu’en hiver 37.2% des canadiens auraient des taux sous les 50 nmol/L , et sûrement encore un plus haut pourcentage si l’on établit la norme minimale à 75 nmol/L .
    Jean-Louis Boivin M.D.

  11. En réponse à votre question de fin de texte, un extrait d’un texte que j’ai écrit l’an passé. Il faut juste transformer les ng/ml de mon texte en nmol/ (en multipliant pas 2.5) :

    « Lancée par Statistique Canada en 2007 en partenariat avec Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada, l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) a permis de recueillir des mesures physiques directes de la santé et du bien être auprès d’un échantillon de Canadiens représentatif de la population nationale. Il s’agit de l’enquête comprenant des mesures directes de la santé la plus complète jamais entreprise au Canada à l’échelle

    nationale. Selon cette vaste étude, la moyenne canadienne de 25 (OH) D, tous les mois de l’année confondus, était de 27 ng/ml (67 nmol/l). Près de 70% affichaient un taux inférieur à 30 ng/ml durant la période de novembre à mars, soit le taux minimum recommandé par consensus scientifique. Pour la période d’avril à octobre, ce pourcentage était de 61.4%. 10 % des Canadiens avait une concentration considérée par le gouvernement comme inadéquate pour la santé des os (moins de 15 ng/ml). Chez 4% de la population, on a détecté un taux de moins de 11 ng/ml. »

  12. Je n’y comprends rien…
    Quand ma fille était bébé (2003), on m’a dit qu’elle n’avait pas besoin de vitamine D, parce qu’une exposition normale à la lumière, même en hiver, suffisait pour avoir sa dose de vitamine D. Et qu’un surdosage était dangereux pour la santé.
    Automne 2010: la pédiatre me dit de lui donner de la vitamine D, parce qu’une grande partie de la population est carencée…
    Comment prendre au sérieux ces recommandations contradictoires?

    1. MME Louise ,
      Il ne faut pas se surprendre si après 7 ans une opinion contraire vous est donnée au sujet de l’utilité de la vitamine D .
      La science médicale évolue constamment avec la recherche et les études .
      Tel est le cas avec :
      1)Le taux optimum de LDL ( mauvais cholestérol) dans la prévention des maladies cardio-vasculaires .
      2) L’indication des antibiotiques dans l’otite moyenne des bébés et des enfants .
      3) Le lever précoce après un accouchement .(Il y a cinquante ans ,les médecins exigeaient que leurs patientes demeurent au lit pendant 5 jours après l’accouchement ou une césarienne . Aujourd’hui , le soir même ou le lendemain , la patiente doit se lever et rapidement prendre une petite marche pour prévenir les phlébothrombose aux membres inférieurs et les embolies pulmonaires souvent mortelles lorqu’elles se levaient après 5 jours .

      Jean-Louis Boivin M.D.

      1. Merci, ça je le sais, je pourrais moi-même vous citer des tas d’exemples: le couchage des bébés, sur le côté, sur le ventre, sur le dos… Ou l’âge de la diversification alimentaire chez les bébés. Ou le traitement de la fièvre, ou le recours à l’ibuprofène…
        Mon interrogation était plus fondamentale: vu qu’une recommandation peut-être contredite au bout de quelques années, qu’est-ce qui me dit que ça ne sera pas de nouveau le cas bientôt avec la vitamine D? En d’autres termes, ai-je intérêt à suivre les conseils du pédiatre ou pas? Ou bien, aurais-je dû désobéir lorsqu’on me déconseillait d’en donner?

        1. Bonjour Louise ,
          Il me semblerait logique de suivre les conseils de votre pédiatre qui vont selon la pensée médicale actuelle .

          Toutefois ,  » Quot homines,tot sententiae »

          J.Ls Boivin M.D.

    2. Bonjour Louise,
      Contradiction, oui, mais elle ne dénote que l’évolution des pensées. On constate que la vitamine D n’est pas toxique, tel qu’on me l’avait enseigné. Les avantages et la sécurité l’emporte. Il est normal d’en recommander un supplément.
      Santé!

  13. Les résultats de ces chercheurs ressemblent beaucoup aux résultats obtenus par la vaste étude menée par Statistique Canada et l’Agence de santé publique du Canada, pour la période de 2007 et 2009, avec cette fois-ci un tableau un peu plus sombre de la situation des canadiens.
    (Kellie Langlois, Linda Greene-Finestone et al. Les niveaux de vitamine D chez les Canadiens selon les résultats de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé, 2007–2009. Statistiques Canada)

    La façon que raisonne le gouvernement est ceci : la majorité des gens ont un statut acceptable, alors on ne fait rien pour remédier à la situation. Le gouvernement ne tente pas de cibler les gens à risque, et pourtant, il y en a beaucoup trop!

    Je cite le texte : « Environ 4 % des Canadiens âgés de
    6 à 79 ans présentent une carence
    en vitamine D, et plus de 10 % n’ont
    pas une concentration adéquate
    pour le maintien de la santé des
    os. Cependant, 35 % d’entre
    eux affichent une concentration
    supérieure au seuil (75 nmol/L)
    récemment proposé comme niveau
    souhaitable pour le maintien de la
    santé globale et la prévention de la
    maladie. » Vous remarquez qu’il n’est pas écrit que 65% n’affichent pas une concentration supérieure au seuil récemment proposé(75 nmol/L), il écrit plutôt que 35% des gens sont ok!

  14. Merci pour cette info concernant la vitamine D. J’avais des doutes concernant le besoin de prendre celle-cien en comprimés: j’ai 61 ans et ma santé est très bonne. Cependant, vous venez de me convaincre: je prendrai de la vitamine D tel que mon médecin me l’a recommandé!

  15. Si je comprends bien de tout temps les habitants des régions nordiques qui nous ont précédé tel les inuits, les lapons etc ont eu de grave problème de santé ne prenant pas de vitamine D ????

    1. @Mamouska : Bonjour, oui c’est le paradoxe inuit, je vous invite à lire (en anglais) cet article parmi d’autres :
      http://discovermagazine.com/2004/oct/inuit-paradox

      Très brièvement : avant l’arrivée du «nefast food» occidental regorgant de mauvais glucides, la diète des habitants des régions nordiques était composée principalement de bons gras (poissons d’eau froide, mammifères marins etc.) et cela leur permettait d’obtenir un apport accru d’oméga 3, de vitamine D et A (dans l’huile et le foie), et assez de vit. C dans la viande(quand elle est cru ou pas trop cuite) pour éviter le scorbut, etc.

      Ils ont donc été protégé de plusieurs maladies, et ce même si leur consommation de gras et de protéines animales était plus élevée et celle des fruits et légumes frais plus restreinte que notre diète «au sud».

      La suite dans l’article mentionné ci-dessus 🙂

    2. Bonjour Mamouska,
      Il faut faire certaines distinctions. Les peuples du Grand Nord, comme nos Inuits, ont évolué durant au moins 15 000 ans sur une diète basée essentiellement sur les produits de la mer, poisson, phoque. Ce sont les principales sources de vitamine D alimentaire. Donc, il est probable que, de par leur alimentation et leur évolution, ils n’étaient pas en carence. Par contre, pour nous qui avons évolué sous des latitudes plus clémentes et où le code vestimentaire le permettait, notre métabolisme est moins conservateur et donc nous sommes carencés en vitamine D. Les peuples du Grand Nord qui mangent à l’américaine souffrent maintenant de toutes nos maladies de société dont ils ne souffraient pas avant l’arrivée du conquérant.
      Santé!

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