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Une étude japonaise a évalué 1014 hommes lors d’un examen médical général. Parmi les divers tests, les chercheurs ont mesuré l’apport en sel. On sait que l’apport en sel est considéré comme un facteur de risque de développer de l’hypertension, mais ce n’est pas ce que les chercheurs ont voulu évaluer dans cette étude.

L’hypothèse de départ des chercheurs était que de faibles apports en sel peuvent être un facteur de risque de détresse psychologique (mental distress). Cette hypothèse se base sur la relation entre les hormones minéralocorticoïdes et le cerveau. Ces hormones sont stimulées par le sel et ont un effet positif sur l’humeur.

Les chercheurs ont évalué la détresse psychologique des participants à l’aide d’un questionnaire validé, l’Échelle de détresse psychologique Kessler (K6) (http://www.equipevisage.ca/instruments_mesure/kessler-10-kessler-6-fr/ ou http://www.veterans.gc.ca/fra/formulaires/document/419). Pour que les données sur la consommation de sel soient fidèles à la réalité, ils ont mesuré l’élimination du sel dans l’urine. Cette mesure est directement, physiologiquement reliée à la quantité ingérée (contrairement aux questionnaires sur les habitudes alimentaires, qui sont beaucoup moins fiables– voir à ce sujet https://www.jydionne.com/certaines-verites-sont-moins-absolues-quon-pense/).

Plus de sel, plus de joie de vivre

Les chercheurs ont classés les participants en 3 groupes, en fonction de leur apport en sel (7g/jr, 8,8g/jr et 10,8g/jr). Ils ont constaté que le risque de détresse psychologique était 2 fois plus faible dans le groupe ayant un apport en sel élevé (OR 0,50; IC 0,29–0,88; p= 0,014).(1) Selon les chercheurs, l’effet du sel sur l’humeur est distinct des autres paramètres, mais ils ne peuvent réellement expliquer pourquoi.

Faut-il sortir la salière du placard?

Sel de merIl faut faire attention de ne pas tirer de conclusions trop hâtives. Cette étude est effectuée sur des Japonais qui, culturellement, mangent plus salé que nous. Le sel utilisé est aussi différent du nôtre puisque les Japonais préfèrent les condiments salés (sauce soya, miso, etc.) au sel en cristaux. Par contre, cette étude met en lumière une réalité bien connue: quand la nourriture est fade, ça n’aide en rien au moral. 😉

Si vous faites de l’hypertension, il est toujours recommandé de réduire votre consommation de sel. Par contre, pour tous les autres, cette étude est une autre raison de prendre le conseil de couper le sel pour tous… avec un grain de sel.

Santé!

Autres articles sur le sel:

Pour en savoir plus sur l’hypertension:

Référence:

  1. Shimizu Y, Kadota K, Koyamatsu J, Yamanashi H, Nagayoshi M, Noda M, Nishimura T, Tayama J, Nagata Y, Maeda T. Salt intake and mental distress among rural community-dwelling Japanese men. Journal of Physiological Anthropology 2015, 34:26  doi:10.1186/s40101-015-0064-4 http://www.jphysiolanthropol.com/content/34/1/26

Photo: JPS68 (Own work) [CC BY-SA 4.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], via Wikimedia Commons

8 commentaires

  1. Je ne suis pas très surprise car le sodium est la principale nourriture des surrénales qui elles, gèrent le stress. Moins de stress, parce que les surrénales gèrent mieux ce qui se passe, plus de bonne humeur. Pour le lien entre le sel et les douleurs, j’y vois ceci: Le 5HTP qui aide a fabriquer la mélatonine et la sérotonine est recommandées aux pers. qui souffrent de fibromyalgie. J’ai personnellement constaté que pas uniquement les douleurs de fibro étaient diminuées par le 5HTP mais toutes les douleurs d’où possiblement le lien entre la sérotonine (hormone du bonheur) et la douleur. Quand les surrénales sont fortes et gèrent mieux et quand on a suffisamment de sérotonine, on est plus calme, détendu et les douleurs sont perçues moins agressantes.

  2. bonjour!
    je viens de découvrir que huile de coco est très bonne pour la santé.est-ce vrai et est-elle l’équivalent de huile d’olive ?

    1. Bonjour Johanne
      deux très bons produits mais très différents. Un peu comme poulet et boeuf. Ou encore légumineuses et noix.
      Santé!

  3. Bonjour Jean-Yves,

    Excellent article. Intéressant, aussi. J’aime le regard différent que tu poses sur les dogmes de la santé.

    Pour cet article, il faudrait quand même mentionner que le devis était transversal. Il est donc bien trop tôt pour parler d’un effet. Tu as quand même écrit:

    « Selon les chercheurs, l’effet du sel sur l’humeur est distinct des autres paramètres, mais ils ne peuvent réellement expliquer pourquoi. »

    J’ai hâte de voir si des études expérimentales vont confirmer ce résultat.

    Au plaisir,

    Etienne

    1. Bonjour Étienne
      Bon commentaire. J’aime bien voir ces études sur des sujets qui autrefois étaient tabou. Le sucre, le sel, etc. Ça nourrit la compréhension. Mais vous avez raison, il faut plus pour vraiment prendre position.
      Par contre, le dogme de couper le sel (si on n’a pas d’Hypertension) comme promulgué aux USA (1500mg/jr) est absurde.
      Santé!

  4. Bonjour,

    Dans mon cas, j’ai absolument besoin d’un minimum de 7 g de sel / jour pour être bien. J’ai une SPA et j’ai remarqué depuis longtemps que si je réduis mes apports en sel en dessous de 7 g, mes douleurs repartent à la hausse et cela me déclenche des crises.

    Entre 7 et 8 g de sel / jour, j’ai beaucoup moins de douleurs et donc plus de joie de vivre et un meilleur moral…

    1. Bonjour Pierre
      Vous confirmez mon point de vue : le ressenti et l’approche individuelle sont la seule façon d’avancer.
      Santé!

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