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La détection précoce du cancer de la prostate a été la norme durant plusieurs années. Il était de mise pour tous les hommes, après un certain âge, de subir des tests de PSA (antigène spécifique de la prostate). Cette pratique a entrainé une augmentation importante du nombre de «cas de cancers», donc du nombre de traitements.

L’importance des PSA questionnée

Durant cette période, des chercheurs ont remis en question la validité du test. Ces chercheurs mentionnaient que le test du PSA, malgré qu’il soit supposément «spécifique», n’était finalement pas si spécifique que ça. Il entraine donc souvent des diagnostics erronés, donc des traitements indus.

De plus, on s’est aperçu que la majorité des cancers de la prostate évolue lentement et n’affecte pas la qualité vie ni n’augmente la mortalité. Par contre, le traitement peut avoir des impacts néfastes importants sur la qualité de vie, sans parler des couts majeurs pour la société. Dans les dernières années, le mot d’ordre a donc été passé: le test de PSA n’est pas nécessaire, sauf si des doutes sur la possibilité d’un cancer sont présents.

Impact sur les traitements

Une étude vient d’être publiée sur le sujet par Tudor Borza et collaborateurs de l’université du Michigan, aux États-Unis. Ils ont recensé les bases de données entre 2007 et 2012. Chez les hommes en général, ils ont constaté une réduction totale des traitements de 42% (due aux changements des habitudes de diagnostic et de traitement). Chez les 67 000 hommes ayant eu un diagnostic de cancer de la prostate, la réduction du nombre de traitements a été de 8% (due seulement aux changements des habitudes de traitement). Chez ces hommes, une approche de surveillance a été privilégiée plutôt qu’un traitement plus agressif.

Cancer de la prostate, du sein, etc.

Les opinions sont partagées sur l’usage généralisé des tests de détection précoce. À la lumière des études des dernières années, particulièrement sur la mammographie et le test de PSA, je suis d’avis qu’il vaut mieux proposer ces tests aux personnes chez qui on a déjà un doute plutôt que de les recommander à tous. Les risques associés à ces tests ne sont pas nuls!

Cette nouvelle pratique pourrait-elle s’étendre à d’autres cancers ?

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Références:

  1. Prostate cancer treatment rates drop, reflecting change in screening recommendations. https://www.sciencedaily.com/releases/2017/01/170109190333.htm
  2. Borza T, Kaufman SR, Shahinian VB, Yan P, Miller DC, Skolarus TA, Hollenbeck BK. Sharp Decline In Prostate Cancer Treatment Among Men In The General Population, But Not Among Diagnosed Men. Health Aff (Millwood). 2017 Jan 1;36(1):108-115. doi: 10.1377/hlthaff.2016.0739. PubMed PMID: 28069853. http://content.healthaffairs.org/content/36/1/108

 

4 commentaires

  1. On peut consulter les ouvrages de NORTIN HADLER publiées originalement en anglais; mais traduits sur cette question. Ce médecin va dans le même sens. Il dénonce les examens inutiles et surtout les interventions chirurgicales trop nombreuses.

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